Qu’est-ce que l’Ecole imaginale ?

L’Ecole imaginale a été créée dans l’objectif de sensibiliser, initier et former au monde de l’imaginal et à l’art de l’imagination créatrice comme source de connaissance de soi, de guérison psychique et de reliance au Sacré.

Pendant des siècles, les principaux courants mystiques et les grandes traditions spirituelles ont accordé un rôle primordial à l’imagination pour l’intermédiation entre le sensible et l’intelligible, entre le matériel et le spirituel.

Dans ces différents courants mystiques anciens, des néoplatoniciens de l’antiquité aux théosophes chrétiens du XIXème en passant par chamanisme amérindien, le soufisme islamique ou la kabbale juive, l’imaginaire est à la fois intermédiaire et médiateur, transcendant et immanent. Il fait référence à un entre deux mondes auquel l’homme a accès grâce à l’imagination active ou créatrice.

Leurs disciples étaient initiés à l’art de l’imagination créatrice pour mieux se connaître, se guérir et se connecter au Divin. Cependant, l’influence croissante de la rationalité et de la science au cours des deux derniers siècles a poussé les religions à s’adapter et à renforcer des pratiques spirituelles souvent réduites à des croyances dogmatiques et des rituels de répétition. L’art de l’imagination pour se relier au plus grand s’est petit à petit perdu.

Heureusement, dans les années 1930 et 1940, des chercheurs en sciences de la connaissance comme le philosophe et historien Henry Corbin et le psychiatre Carl Gustav Jung ont redécouvert ces anciennes doctrines au Cercle Eranos en Suisse (lieu de rencontre et d’expérience pour les philosophies orientales et occidentales).

Ces chercheurs découvrent alors qu’il existe un monde tangible, entre le matériel et le spirituel, entre le conscient et l’inconscient, que Corbin traduit en 1964 par “Mundus Imaginalis” puis par “imaginal”. Ils en font le cœur de leurs recherches. Corbin se spécialise dans la mystique perse médiévale en en traduit de nombreux écrits. De son côté, Jung développe sa pratique de l’imagination active et son concept d’archétypes. Malheureusement, le concept d’imaginal et le potentiel psychique et spirituel qu’il renferme restent encore très confidentiels.

Or, nous vivons parfois des expériences dont nous ne savons pas très bien quoi faire. Elles ne font pas vraiment partie du monde matériel, corporel, ni du monde intellectuel. Les anciennes doctrines ou philosophies mystiques relevant du monde de l’imaginal donnaient accès à un autre mode de connaissance qui permettait d’appréhender toutes ces expériences. Aujourd’hui, aucun paradigme moderne, aucune philosophie ne permet de tenir compte de ce que recouvrait l’imaginal.

L’imaginal n’est pas qu’un concept philosophique, c’est aussi une philosophie agente, qui peut agir, qui peut avoir un impact sur notre vie. C’est un processus de compréhension et de transformation, à mi-chemin entre le conscient et l’inconscient, mais aussi entre le matériel, l’intellectuel, l’émotionnel et le spirituel. L’imaginal est médiateur, il permet d’expérimenter l’entre deux mondes, comme un véhicule sensible de l’âme. C’est ce qui permet de décrire et de comprendre au mieux les expériences intérieures que nous pouvons faire en hypnose, en méditation, en prière, ou encore avec le chamanisme.

Plusieurs études récentes en neurosciences ont montré que l’imagination créatrice avait un impact positif et mesurable sur nos affects, sur notre état émotionnel et psychique, et donc, au final, sur notre biologie en stimulant certaines régions clés du cerveau associées à la planification, à la régulation des émotions, à l’empathie et à la représentation mentale.

De leur côté, deux thérapeutes, Laurence Cailler et Philippe Roux, fondateurs de l’hypnose imaginale, ont découvert par leur pratique les vertus de l’imaginal de manière totalement empirique. C’est essentiellement en détournant l’usage de l’hypnose classique qu’ils ont pu mesurer la capacité transformatrice et guérissante de l’imagination créatrice pour rejoindre en cela les travaux de Corbin et de Jung

Aujourd’hui, au-delà de leur pratique thérapeutique, ils ont décider de transmettre, d’initier et de former à l’art perdu de l’imaginal.