L’école imaginale a été créée dans l’objectif de sensibiliser, initier et former à l’hypnose imaginale ou imagination de pleine conscience. Cette méthode thérapeutique est à la fois une philosophie ainsi qu’un art de l’hypnose conjugué à l’usage de l’imagination créatrice, source de connaissance de soi, de guérison psychique et de reliance au Sacré.
L’hypnose Imaginale, ou imagination de pleine conscience, est une approche psychothérapeutique brève et durable qui s’appuie sur un état de conscience élargi, obtenu grâce à l’hypnose, ainsi que sur un ensemble de concepts psychologiques humanistes innovants, dans le but de comprendre et changer le regard que nous portons sur notre vie, notamment sur les blessures et traumatismes de notre histoire personnelle et transgénérationnelle. L’hypnose Imaginale peut être utilisée pour soi, en auto-hypnose, pour et avec ses proches, et on parle alors d’imagination de pleine conscience, comme moyen de se guérir en couple ou en famille, mais aussi comme outil psychothérapeutique, pour les professionnels du soin, et on parle d’hypnose imaginale.
Qu’est-ce que l’imaginal ?
Pendant des siècles, les principaux courants mystiques et les grandes traditions spirituelles ont accordé un rôle primordial à l’imagination pour l’intermédiation entre le sensible et l’intelligible, entre le matériel et le spirituel.
Dans ces différents courants mystiques anciens, des néoplatoniciens de l’antiquité aux théosophes chrétiens du XIXème en passant par chamanisme amérindien, le soufisme islamique ou la kabbale juive, l’imaginaire est à la fois intermédiaire et médiateur, transcendant et immanent. Il fait référence à un entre deux mondes auquel l’homme a accès grâce à l’imagination active ou créatrice.
Leurs disciples étaient initiés à l’art de l’imagination créatrice pour mieux se connaître, se guérir et se connecter au Divin. Cependant, l’influence croissante de la rationalité et de la science au cours des deux derniers siècles a poussé les religions à s’adapter et à renforcer des pratiques spirituelles souvent réduites à des croyances dogmatiques et des rituels de répétition. L’art de l’imagination pour se relier au plus grand s’est petit à petit perdu.
Heureusement, dans les années 1930 et 1940, des chercheurs en sciences de la connaissance comme le philosophe et historien Henry Corbin et le psychiatre Carl Gustav Jung ont redécouvert ces anciennes doctrines au Cercle Eranos en Suisse (lieu de rencontre et d’expérience pour les philosophies orientales et occidentales).
Ces chercheurs découvrent alors qu’il existe un monde tangible, entre le matériel et le spirituel, entre le conscient et l’inconscient, que Corbin traduit en 1964 par “Mundus Imaginalis” puis par “imaginal”. Ils en font le cœur de leurs recherches. Corbin se spécialise dans la mystique perse médiévale en en traduit de nombreux écrits. De son côté, Jung développe sa pratique de l’imagination active et son concept d’archétypes. Malheureusement, le monde de l’imaginal et le potentiel psychique et spirituel qu’il renferme restent encore très confidentiels.
Or, nous vivons parfois des expériences dont nous ne savons pas très bien quoi faire. Elles ne font pas vraiment partie du monde matériel, corporel, ni du monde intellectuel. Les anciennes doctrines ou philosophies mystiques relevant du monde de l’imaginal donnaient accès à un autre mode de connaissance qui permettait d’appréhender toutes ces expériences. Aujourd’hui, aucun paradigme moderne, aucune philosophie ne permet de tenir compte de ce que recouvre l’imaginal.
Qu’est-ce que la philosophie de l’imaginal ?
L’imaginal n’est pas qu’un concept ou une doctrine mystique, c’est aussi une philosophie agente, qui peut agir, qui peut avoir un impact sur notre vie. C’est un processus de compréhension et de transformation, à mi-chemin entre le conscient et l’inconscient, mais aussi entre le matériel, l’intellectuel, l’émotionnel et le spirituel. L’imaginal permet d’expérimenter l’entre deux mondes, comme un véhicule sensible de l’âme. C’est ce qui permet de décrire et de comprendre au mieux les expériences intérieures que nous pouvons faire en hypnose, en méditation, en prière, ou encore avec le chamanisme.
La philosophie de cette ancienne doctrine mystique considère que nous sommes créateurs de notre réalité, à 100%.
La première difficulté que pose cette philosophie est que nous n’en avons pas conscience et la plupart du temps nous utilisons notre pouvoir créateur à notre insu, notamment pour créer notre malheur. Notre système nerveux, notre inconscient et nos conditionnements nous font regarder dans la mauvaise direction : à l’extérieur et dans notre passé. Je souffre parce que j’interprète maintenant et à l’intérieur de moi les événements extérieurs en fonction de mon expérience et de mes croyances. Je me raconte une histoire qui redéclenche des émotions anciennes et m’empêche de bien vivre mon présent. Or, le seul moyen de retrouver notre pouvoir est de regarder ici et maintenant, c’est à dire à l’intérieur de nous et dans le moment présent.
La deuxième difficulté est que même si nous acceptons cette réalité, nous tombons dans l’impuissance. Comment faire pour sortir du cercle vicieux qui fait que je gâche mon présent en projetant les blessures et les croyances de mon passé sur mon futur ? Les livres de sagesse ne manquent pas, mais proposent peu de solutions. “Faites-vous confiance” disent-ils… “Apprenez à gérer vos émotions”, “Ouvrez votre cœur”… Super, mais je fais comment ?
Qu’est-ce que l’art sacré de l’imaginal ?
C’est là qu’intervient l’art sacré de l’imaginal. Il existe une méthode, un savoir-faire qui nous permet de mobiliser en nous la grande Conscience. C’est comme une porte ouverte sur notre inconscient qui nous permet de comprendre et de « guérir » ce qui dysfonctionne : le regard que nous portons sur nous-même et donc sur les autres et le monde. L’imagination créatrice en est la porte et l’hypnose en est la clé. Tout est à notre portée. Tout est à l’intérieur de nous, dans le moment présent. Nous pouvons décider, ici et maintenant, de retrouver notre pouvoir de façon consciente.
Et ça marche ! Plusieurs études récentes en neurosciences ont montré que l’imagination créatrice avait un impact positif et mesurable sur nos affects, sur notre état émotionnel et psychique, et donc, au final, sur notre biologie en stimulant certaines régions clés du cerveau associées à la planification, à la régulation des émotions, à l’empathie et à la représentation mentale.
De leur côté, deux thérapeutes, Laurence Cailler et Philippe Roux, fondateurs de l’hypnose imaginale, ont découvert par leur pratique les vertus de l’imaginal de manière totalement empirique. C’est essentiellement en détournant l’usage de l’hypnose classique qu’ils ont pu mesurer la capacité transformatrice et guérissante de l’imagination créatrice pour rejoindre en cela les travaux de Corbin et de Jung
Aujourd’hui, au-delà de leur pratique thérapeutique, ils ont décider de transmettre, d’initier et de former à la philosophie et à l’art sacré de l’imaginal.